INTERVIEW: Le Prince Sauryavong Savang et La Princesse Dalavan.
De nombreuses personnes s'interrogent sur les réflexion et la
position de la famille Royale après plus vingt cinq ans d'exile.
Manomay Souvanlasy a pu recueillir les propos de LL.AA.RR. le Prince
Sauryavong Savang et la Princesse Dalavan, son épouse.( Juillet
1997 ).
Source : http://voyage-bons-plans.aufeminin.com
Prince Sauryavong Savang
M.S. : Quelles places les Lao de la diaspora et ceux resté au pays
tiennent-ils dans votre cœur ?
Prince Sauryavong : Ils détiennent les uns et les autres une part
égale de mon estime et de diaspora - dont moi-même - pour fuir le
régime communiste. ceux qui sont restés n'ont peut-être pas eu la
chance ou la possibilité de le faire. Il y a aussi ceux qui voulaient
tout simplement demeurent sur la terre de leurs ancêtres. Nous ne
devons les considérer comme des ennemis, ni même comme des
adversaires car bien peu sont communiste. Notre véritable ennemi
c'est le régime communistes. Avec le peuple Lao nous luttons pour
restaurer la Démocratie et la Liberté au Laos. Nous croyons fermement
que le peuple lao triomphera bientôt. Comme l'histoire récente nous
le montre, le régime communiste totalitaire est voué à disparaître.
M.S. : Quelle vision avez-vous des « politiciens » de la diaspora,
ceux de France en particulier ? Les leaders sont nombreux mais peu
d'entre eux semblent posséder une carrure charismatique !
Prince Sauryavong : Depuis plus 25 ans, plusieurs voies ont été
explorées, tentées, mises en oeuvre. En vain, ce ne furent que
déceptions après déceptions. Les politiques, les anciens dirigeants
se cherchent toujours le moyen de se regrouper autour d'un plan
commun pour faire face à notre ennemi. Les idées partisanes, les
partis pris sont encore trop nombreux : chaque parti, chaque
mouvement prétend qu'il détient la bonne méthode, alors que la
finalité est la même pour tous, libérer le Laos de ce régime qui ne
répond pas aux aspirations profondes du peuple. Les jeunes ont
maintenant un rôle déterminant à jouer, ils détiennent les clés de la
réussite. Il ne doit, cependant, pas y avoir de conflit de
générations : la relève, la transition doit se faire en douceur.
Certains dirigeants ont commencé à se retirer du devant de la scène -
tout en restant encore très présents - et c'est une bonne chose, car
l'avenir du Laos concerne et doit mobiliser l'énergie de tous ses
enfants.
Prince Soulivong SAVANG (Prince héritier du Laos)
M.S : Pourtant, des partis, mouvements ou associations, dont la
sensibilité est surtout à droite - dirons-nous, se sont regroupés -
au début du mois d'avril 1997 pour former une entité homogène. cette
initiative se fait-elle sous votre égide ?
Prince Sauryavong : J'ai été informé de ce rassemblement par ses
promoteurs. Je ne peux qu'encourager une telle action : ce qu'ils
sont en train de faire est une bonne chose pour les Lao. L'espoir va
renaître.
M.S : Pourtant, l'ensemble de la Communauté lao voit en vous le vrai
leader qu'elle attend depuis longtemps !
Prince Sauryavong : Certes, la famille Royale est sans doute la mieux
placée, pour tenir le flambeau. Elle a toujours servi avec honnêteté
la Pays et ses sujets. La « Volonté Populaire » l'a écarté de son
rôle en 1975, une autre « Volonté Populaire » peut La faire revenir.
La Famille Royale est toujours prête à servi le pays. Il ne tient aux
différents acteurs que de venir rapidement oeuvrer ensemble car le
temps n'attend pas, le Laos risque d'être rayé de la carte du monde
ou de n'être plus qu'une province de notre voisins.
M.S : Ainsi la famille royale a l'intention, de rassembler tous les
Lao. Comment Va-t-Elle procéder et la Fondation Sri Savang Vatthana a-
t-elle un rôle à jouer ?
Prince Sauryavong : Il faut se rassembler et se préparer à la
négociation avec le Pathet-Lao. Il faudra bien dialoguer avec lui un
jour ou l'autre. Avant cela, il faut que nous soyons une force
incontournable. La Famille Royale en tant qu'institution Nationale,
se prépare à réunir les représentants des partis, des mouvements, des
associations, des intellectuels, des jeunes, émanant de tous bords,
pour discuter de l'avenir du pays. La Fondation Sri Savang Vatthana a
pour but de venir en aide aux réfugiés Lao d'après ses statuts.
Aujourd'hui, elle doit continuer à développer ce rôle social et
culturel. La Fondation doit être soutenue par tous. Et à ce titre,
elle peut, naturellement, jouer un rôle de catalyseur dans le
rassemblement que nous projetons.
M.S : Alors pour quand le retour au Pays ?
Prince Sauryavong : Nous aspirons tous à rentrer, mais nous le ferons
dans l'honneur. La dignité humaine nous fait rejeter toute idée
d'être des citoyens d'une catégorie à part. Beaucoup de nos
compatriotes ont visité le Laos ou ont tenté de s'y rétablir en
espérant récupérer aussi leurs biens. Ils sont pratiquement tous
revenus bredouilles. Pire encore; ils affabulent pour nous laisser
croire le contraire.
M.S : La communauté internationale vous soutient-elle ?
Prince Sauryavong : Des initiatives se multiplient au canada et Aux
États-Unis pour que notre rassemblement voit le jour prochainement.
Pour que la communauté internationale nous aide, nous devons d'abord
être crédible ! Quoiqu'il en soit, la question du Laos ne se règlera
pas à la Vietnamienne ou à la Cambodgienne mais à la Laotienne.
M.S : Princesse Dalavan, vos préoccupations sont-elles les mêmes que
celles de S.A.R. le Prince Sauryavong Savang ?
Princesse Dalavan : Certes, nous devions tous aller dans ce sens.
Mais je m'inquiète davantage pour l'avenir de nos jeunes.
L'analphabétisme est encore bien réel au Laos, des maladies graves
comme le SIDA se développent, le paludisme revient en force .... et
personne ne pense à la population. par ailleurs, les femmes sont
délaissées ou laissées pour compte, voire exploitées ! La
prostitution chez les Lao, qui n'existait pratiquement pas il y a
quelques années, devient un moyen de survie ! dans la diaspora, une
incompréhension commence à se dessiner entre les générations :
combien de jeunes ou de tous jeunes parlent-ils le Lao ? ils
l'écrivent encore moins.... Un problème d'identité se pose : des
parents Lao, des enfants français, Américains ou Australiens. Il est
temps de se préoccuper de tous cela !
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