Une statue pour dire non à la Chine et à la Thaïlande
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02.12.2010
En dévoilant début novembre une sculpture du roi Anouvong, symbole de la résistance aux envahisseurs, le petit pays semble adresser à ses voisins un message d'indépendance.
L'érection d'une statue du roi Anouvong à Vientiane, la capitale laotienne, peut être vue comme une contestation directe de la suprématie du voisin thaïlandais ou comme un message fort appelant le régime en place à résister aux tentatives de domination tous azimuts. Il est étonnant que le régime marxiste-léniniste laotien ait choisi un ancien roi - plutôt qu'une icône du communisme ou un héros contemporain - pour incarner sa volonté de renforcer l'image nationale. Peut-être est-ce parce que les Laotiens vénèrent les figures royales et n'honoreraient jamais un homme du peuple.
Ce n'est la première statue de roi à Vientiane. Y trônent déjà celles de Setthathirat, qui déplaça la capitale de Luang Prabang à Vientiane il y a 450 ans [face à la menace d'une invasion birmane], et de Sisavang Vong, qui joua un rôle central dans l'indépendance du pays par rapport à la France. La toute nouvelle statue d'Anouvong, elle, rappelle la lutte courageuse contre les conquérants siamois [ou thaïlandais] qui fut livrée sous son règne, de 1805 à 1828. Le roi Anouvong monta sur le trône alors que le royaume du Lan Xang faisait partie du royaume du Siam. C'est après une visite à Bangkok, où il constata la dureté du traitement infligé aux prisonniers, qu'il décida de secouer le joug. S'il perdit sa bataille contre le Siam, Anouvong fut érigé au rang de héros national et devint une légende pour le peuple lao, tandis qu'il n'était qu'un rebelle aux yeux des Thaïlandais. L'armée du Siam mit à sac Vientiane, entraînant par la suite le déclin du royaume de Lan Xang.
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